écrit et réalisé en 2012.
01. EXT/JOUR:LE MANÈGE. KARINE(ENFANT)
Un manège avec des chevaux de bois tourne sur lui-même.
Karine est debout face au manège: elle l’observe sans bouger.
Elle tient une peluche entre ses mains.
02. INT/JOUR: L’ATELIER. KARINE, LA MUSE.
Karine ouvre les yeux, réveillée par le son de la télévision.
Elle attend un moment dans son lit.
Elle s’assoit. Son bras droit est amputé au niveau de l’épaule.
Elle prend la télécommande de la télévision sur la table de chevet pour l’éteindre.
Elle la repose et aperçoit une photo disposée sur la table.
Elle s’en saisit pour mieux la regarder: une image d'elle et d'un homme, souriants et enlacés.
Elle la regarde un moment et la chiffonne dans sa main avant de la jeter sur le sol.
Elle sanglote, tandis qu’une jeune fille apparaît, dos à elle. Elle ne semble pas la sentir.
La jeune fille regarde autour d’elle et attrape une peluche non loin pour la serrer dans ses bras. La peluche émet un son de clochette.
Karine sursaute et se lève brusquement, bousculant une petite table laissant s’échapper quelques livres sur le sol.
Elle se retourne vers le lit: rien.
Son souffle s’accélère, elle regarde aux alentours et s’assoit sur un tabouret près de la table bousculée plus tôt.
Elle regarde les livres tombés sur le sol et se baisse pour les ramasser.
Elle les range minutieusement sur la petite table bousculée plus tôt.
Elle trie ses livres du plus grand au plus petit. En triant ses livres, son regard se fixe sur une porte.
Elle pose les derniers livres sur la table et s’approche de la porte.
Elle l’ouvre: un petit atelier avec un chevalet qui trône la pièce.
Elle reste fixe devant la pièce sans y pénétrer.
03.INT/JOUR: CUISINE: KARINE, LA SŒUR, LA MUSE.
Karine est assise à la table de sa cuisine, une liasse de lettre son entreposé sur la table. Le lavabo est rempli de vaisselle sale. La table est désordonnée.
La même jeune fille qui a attrapé la peluche précédemment se tient derrière elle sans bouger: elle l’observe.
La sonnette de l’appartement retenti, la jeune fille a disparu. Karine regarde vers la porte. La sonnette retenti une dernière fois laissant place à un claquement de clé.
Une jeune femme entre dans la pièce et pose son sac sur la table de la cuisine en soupirant, Karine la regarde à peine. La jeune femme enlève sa veste et se dirige vers le lavabo pour faire la vaisselle.
Elle commence à laver les assiettes et se stoppe un moment: l’eau du robinet coule. Elle ferme le robinet.
LA SŒUR
ça va durer combien de temps
encore ?
Elle se retourne, s’appuie sur le lavabo et regarde Karine.
Karine regarde sa sœur du coin de l’œil et fixe de nouveau son regard devant elle.
La sœur s’assoit à la table et commence à prendre une enveloppe pour l’ouvrir.
Elle sort de l’enveloppe une lettre et la déplie convenablement pour la disposer devant Karine.
Elle regarde Karine un moment qui fixe toujours le mur. Elle se lève et remet sa veste.
Elle prend son sac sur la table et se dirige en direction de la porte.
LA SŒUR
Tu m’appelles !
Elle ouvre la porte et sors.
04. INT/JOUR: APPARTEMENT: KARINE, MUSE.
Karine est allongée sur son lit. Elle se retourne et entend le son de la peluche.
Elle s’assoit et cherche la peluche des yeux : Karine est assise dessus. Elle la dégage pour la regarder. Elle la pose sur le lit et observe autour d’elle.
La sonnette de son appartement retenti.
Elle attend caché derrière la porte de sa chambre: personne n’entre.
Elle va vers la porte de son appartement et l’ouvre timidement: personne.
Elle ouvre plus largement la porte et trouve à ses pieds un livre.
Elle prend le livre dans ses mains et rentre vite chez elle.
Elle observe plus intensément le livre: un recueil de poème d’un dénommé Walt Whitman " Feuilles d’herbes".
Elle va dans sa chambre, s’assoit sur son lit et le feuillette un moment avant de le poser sur sa table de chevet.
Elle regarde ensuite devant elle et fixe la porte de son atelier.
Elle se lève et se positionne face à la pièce.
Elle s’assoit sur un bureau dans sa chambre et griffonne avec difficulté une phrase sur un bout de papier: "toi, éternellement, sois mon poème".
Elle s’arrête d’écrire et regarde le papier un instant.
A partir de la lettre d, elle commence à tracé un trait pour lui donner une forme.
Elle se sait d'une feuille cartonnée à proximité, la place sur les mots qu’elle vient d’écrire. Elle prend une bombe de peinture et décide une forme avec l’aide du carton.
Elle s’arrête un moment pour observer.
Sur sa droite, un miroir reflète Karine et la muse qui tiens la peluche dans ses bras.
Elle lui fait un signe d’encouragement. Karine sursaute, lâche la bombe de peinture et se retourne brusquement: la muse n’est plus là. Elle baisse la tête et remarque sur le sol la peluche qu’elle tenait.
05. INT/JOUR: SALLE DE BAIN. KARINE
Karine entre brusquement dans sa salle de bain, elle verrouille la porte derrière elle.
Elle recule en regardant la porte et s’assoit sur le bord de la baignoire.
Elle baisse la tête.
Elle rit et regarde en direction de la porte. Elle pose sa tête contre le mur et attend un moment.
Elle se lève en direction de la porte pour sortir. Elle ferme la porte derrière elle.
06. INT/JOUR: APPARTEMENT. KARINE, LA MUSE
Karine est allongée dans son lit: elle dort.
Derrière Karine, la muse est assise sur le lit avec une petite valise près de ses jambes.
Elle pose la peluche à côté d’elle et ouvre la valise: des petites boîtes sont disposées à l’intérieur avec des noms sur chaque boîtes: Whitman, Apollinaire....
Elle ouvre la boîte de Apollinaire, prend une languette sur laquelle est écrit "Poème à Lou". Elle grimace et repose la languette.
Elle ouvre la boite Whitman et prend une des languette sur laquelle est écrit " Je chante le soi même". Elle sent la languette et prend un air satisfait.
Elle se retourne vers Karine et souffle sur la languette pour lui faire sentir le parfum.
Karine ouvre les yeux.
Elle reste sans bouger un moment.
Elle se retourne: rien.
Elle s’assoit sur son lit et cherche le livre qu’elle a reçu plus tôt. Elle prend le livre "feuille d’herbe de Whitman". Elle ouvre le livre et tourne les pages. Elle s’arrête sur un passage.
KARINE (VOIX OFF)
Je chante le soi-même, une simple
personne séparée, Pourtant je
prononce le mot démocratique, le
mot en Masse, C’est de la
physionomie seule, le cerveau
seul, ce n’est pas digne de la
muse...
Karine se lève de son lit et va vers son atelier. Elle s’arrête devant la pièce un moment.
Elle entre sur le pas de la pièce.
Elle ouvre à nouveau son livre et trouve une photo.
Elle la regarde et va s’asseoir sur son lit: la même photo d’elle avec l’homme. Elle cherche autour de son lit la photo qu’elle avait chiffonnée précédemment: elle semble avoir disparu.
Elle s’assoit sur son lit et attend un moment.
Elle pose le livre sur la table de chevet et se lève pour prendre des vêtements et quitter la pièce.
Karine a enfilé une petite robe avec une chemise. Elle positionne sur son bureau du maquillage qu’elle a récupéré.
Face au miroir, elle se maquille avec difficultés.
Elle se dirige vers la porte de son appartement.Elle prend son sac Elle attend un moment face à elle.
Elle regarde la manche vide de sa chemise et décide de faire un nœud avec celle ci.
Elle avance lentement vers la porte et l’ouvre timidement.
07. EXT/JOUR: CAFÉ. KARINE, SERVEUR, EX-PETIT AMI, PETITE AMIE .
Karine est sur la terrasse d’un café, elle griffonne un petit dessin sur un bout de papier.
En voulant observer son dessin, maladroitement, elle fait tomber un verre d’eau sur le sol.
Un serveur arrive est ramasse le verre brisé en soupirant, il se relève, prend la tasse vide déjà sur la table de Karine et essuie la table.
LE SERVEUR
Vous pourriez faire attention...
Le serveur remarque l’amputation de Karine.
LE SERVEUR
Heu...Vous voulez un autre café ?
Karine le regarde fixement.
LE SERVEUR
(gêné)
Je vous ramène ça...
Le serveur se dirige en direction du café.
Lorsque Karine baisse la tête, elle aperçoit son ex petit ami.
Elle sourit et fait mine de se lever lorsqu’elle voit une femme le rejoindre pour lui sauter dans les bras.
Karine stoppe son action. Son regard fuit la scène qu’elle vient d’observer.
Lorsqu’elle regarde de nouveau, son ex-petit ami la regarde et quitte le café.
09.INT/JOUR: APPARTEMENT. KARINE, LA MUSE.
Karine entre précipitamment dans son appartement. Elle jette son sac sur le sol. Quelques larmes coulent sur son visage.
Elle fait les cent pas dans la pièce. Elle prend un pinceau et peint sur une toile déjà achevée: " Tout est rien".
Elle croise le miroir non loin d’elle et peint sur celui ci pour modifier son visage. Elle attend un moment et se tourne vers le chevalet.
Elle retire brusquement la toile et en dispose une nouvelle.
Elle prend un pinceau, des tubes de peinture et commence à peindre en écrivant: " Donc rien ne doit prendre fin".
Elle peint par-dessus la toile d’une manière brusque et inattendue.
Elle prend du papier cartonné et le coupe pour le placer sur la toile. Elle s’aide de pinces pour accrocher les cartons.
Elle reprend un pinceau et retouche ce qu’elle a déjà peint.
Lorsqu’elle s’arrête, elle reste un moment sans bouger devant la toile.
La muse apparaît dos à Karine.
LA MUSE
Stupéfiant, effrayant, comme ce
soleil de l’aube aurait tôt fait
de m’anéantir si,constamment, je
ne savais le contrer par les
rayons de mon propre soleil.
La muse se retourne et approche sa bouche près de l’oreille de Karine.
LA MUSE
(CHUCHOTE)
J’espère que la sortie sera
joyeuse et j’espère ne jamais
revenir.
Karine se retourne brusquement, mais la muse a disparu. Des larmes coulent du visage de Karine. Elle sourit.
Le résultat